Après une nuit dans le bus, j'arrive à San-Pedro-d'Atacama. C'est un joli village, entièrement construit en adobe. Il est perdu au beau milieu du désert. Au loin, le volcan Licancabur le domine de son cône parfait. Il y a trente ans, venir jusqu'ici était une véritable expédition. Mais aujourd'hui, une belle route asphaltée rend cet oasis accessible, quotidiennement, à des centaines de touristes. Au centre du bourg, ces derniers sont plus nombreux que les habitants et toutes les maisons ont été transformées pour assouvir leurs besoins ! Hotels, restaurants, cafés, épiceries, boutiques et agences d'excursions se succèdent, anéantissant la magie originelle du lieu.
A mon arrivée, je suis un peu déçu. Heureusement, le Désert d'Atacama est vaste et il suffit de faire quelques kilomètres hors des sentiers battus pour se retrouver seul au monde, dans des paysages aussi surprenants que variés, aussi étranges que magnifiques. Je viens de repasser sous les tropiques mais c'est tout à fait symbolique. A 2500 mètres d'altitude, c'est pas vraiment une ambiance maillot de bains ! Ce désert est une succession de contrastes : c'est le plus aride de la planète et il est entouré de montagnes volcaniques de plus de 6000 mètres d'altitude et couvertes de neiges éternelles ! Atacama est victime de son succès car c'est certainement l'un des endroits les plus spectaculaires d'Amérique du Sud.
Mirjam a pris un autre bus que moi mais nous arrivons à San-Pedro quasiment au même moment. Nous passons quatre jours ensemble à visiter les différents sites alentours. Pour aller voir les plus proches, nous louons des vélos. A croire que je suis déjà en manque ! En fait c'est le meilleur moyen pour pouvoir découvrir ce désert en toute quiétude.
Nous allons d'abord voir les ruines d'un fort atacamène, la Pukara de Quitor. Au pied de la colline fortifiée, coule une petite rivière, irrigant un îlot de verdure, totalement inattendu. Qu'une société humaine ait pu se développer ici pousse à l'admiration. Les journées sont brûlantes, les nuits glaciales et il n'y a pas un seul jour de pluie de toute l'année !
Nous allons ensuite à la Vallée de la Muerte. Après quelques kilomètres dans un canyon de rochers rouge-briques, nous débouchons sur de vastes pentes de sable fin, qu'on peut s'amuser à dévaler en sand-board.
Plus loin, la Vallée de la Luna offre d'autres panoramas exceptionnels. Le coucher du soleil est un "must" et, chaque soir, tous les mini-bus de touristes se donnent rendez-vous sur un même promontoire rocheux pour célébrer ensemble l'astre qui les a cuit toute la journée.
Le deuxième jour, je retourne seul faire une ballade à vélo sur les plateaux qui dominent la Vallée de la Muerte pour jouir de la solitude de ce lieu. J'ai rencontré un cyclo-randonneur français, Clément, et je suis presque nostalgique d'avoir renvoyé mon vélo en France.
Les deux jours suivants, Mirjam et moi partons en excursion. Photos valant grands discours, je vous laisse découvrir les paysages que nous traversons. Il y a des Américains avec nous et les : "Oh my God ! " fusent ! D'abord nous allons voir le Salar d'Atacama...
... et les lagunas de Miscanti-Miñiques...
... puis la laguna d'Aqua Caliente.
Le lendemain à 4H00 du matin, notre guide, David, nous enmène aux Geysers del Tatio, à plus de 4000 mètres d'altitude... dehors, fait pas chaud...
... puis, en vallée, dans une forêt de cactus.
Ce jour là, Mirjam et moi faisons la connaissance d'un couple bretano-chilien très sympa, avec qui on se fait un petit resto le soir. Après quelques années d'absence , Alexandra et Mauricio viennent de se réinstaller à San-Pedro-d'Atacama pour travailler, dans le tourisme bien entendu ! Ils sont pro', alors si vous passez dans le coin, vous savez qui contacter !
A l'auberge où je loge, l'ambiance aussi est très cool. Je rencontre trois Espagnols adorables, Anabel, Eva et Ian. Ces derniers voyagent six mois en Amérique du Sud. Il y a aussi Claudie et Omar, encore un couple bretano-chilien ( décidément ! ), Cécile une archéologue française, et un anthropologue vénézuélien. Alors je me dis que, finalement, ce n'est pas si désagréable que ça les spots touristiques et que San-Pedro restera toujours charmant malgré l'invasion de tous ces routards ! Mais demain, nous allons tous reprendre un chemin différent. Et peut-être nous recroiserons-nous plus tard, plus loin, qui sait ? Aujourd'hui, une tempête de sable s'est levée comme pour rendre plus facile l'idée de repartir encore et de devoir, à nouveau, dire au-revoir à tous ces nouveaux amis de route.
Oh man ! C'est mieux que la dune du Pyla ?! B-)
RépondreSupprimerIL était un flamand rose, il réfléchissait, les nuages, les nuages semblaient roses sous un reflet de ciel...
RépondreSupprimerCalissau