Arrivé à Santiago, je dois déterminer la suite de mon parcours, pas encore bien défini... Après trois jours de réflexion, je prends ma décision. Je vais renvoyer mon vélo en France pendant quelques mois. Ma soeur me le renverra, réparé, quand j'aurai atteint l'Asie du Sud-Est, à Singapour ou à Bangkok, pour le chemin de mon retour en France par une des Routes de la Soie. Le vélo nécessite une bonne révison et, moi, je suis un peu crevé. Je me vois mal retraverser les Andes avec, à plus de 4000 mètres d'altitude. Par ailleurs, j'ai un peu peur de me le faire piquer au Pérou et il sera plus une contrainte qu'autre chose, par la suite, pour franchir l'Océan Pacifique. Enfin, être arrivé jusqu'à Santiago fait sens pour moi. C'est mon saint. Alors c'est un peu comme si j'aboutissais un premier chemin de Saint-Jacques. Malgré tout, en me débarrassant de mon fidèle destrier à la poste chilienne, pour quelques pesos de frais de port, je vis un peu cette séparation momentanée comme une rupture amoureuse ! La suite de mon programme est de remonter le continent jusqu'à Panama, où j'espère trouver un cargo pour aller en Polynésie. Voyager autrement va être une nouvelle expérience pour moi.
Santiago est une ville agréable qui ressemble un peu à Buenos-Aires en moins européenne, plus petite, plus tranquille, peut-être plus contestataire. On y mange très bien et je suis heureux de retrouver une cuisine moins carnée et plus variée qu'en Argentine. Je visite la ville, La Modena dans le Centro, la maison de Pablo Neruda dans le quartier de Bellavista, les cerros San Cristobal et Santa Lucia. A l'auberge de jeunesse où je me suis installé, je partage un dortoir avec Tony, un routard Néo-Zélandais de 66 ans. Il est la bonne humeur incarnée, il rigole tout le temps. Comme quoi, il n'y a pas d'âge pour voyager et apparement ça concerve ! Un matin, je fais aussi la connaissance d'une professeur d'architecture argentino-américaine, Ana de Brea, qui accompagne ses élèves en voyage d'étude. Elle est aussi styliste et me montre ses créations à base de tissage de sacs plastiques. Recyclage, nomadisme, présent éphémère, nous avons une discution passionnante. Vous pouvez voir ses créations sur ses sites : http://www.ytodalavuelta.blogspot.com/ et http://www.artworkbyanadebrea.blogspot.com/
Dans l'hémisphère sud, l'hiver s'installe. Il a neigé en montagne et la route que j'ai emprunté la semaine dernière a été fermée une journée. Je me dis que j'ai vraiment traversé les Andes au dernier moment favorable ! A Santiago, il commence à faire un peu froid.
Alors, après quatre jours dans la capitale chilienne, je prends un bus pour Valparaiso. J'arrive sous un beau soleil qui illumine cette ville toute en couleurs. Les façades des maisons sont peintes et beaucoup de graphs de qualité animent les murs. Valparaiso est, à la fois, paisible, poétique et joyeuse. Je ne pouvais trouver meilleur endroit pour poser quelques jours afin de me remettre totalement de ma conjonctivite et de mes gerçures. J'en ai un peu assez des dormitorios, alors, pour être tout à fait bien, je m'offre une chambre solo dans une jolie pension. Et je vais manger dans de bons petits restos. Je fais de longues marches solitaires. Je visite une autre maison de Pablo Neruda dont les murs respirent la poésie. Je reprends le temps de lire et d'écrire. Mais après trois jours délicieux, le temps se met à se gâter ici aussi. De plus, au Chili, le coût de la vie n'est pas donnée. Je sens qu'il est temps pour moi d'aller vers le nord du continent pour y trouver un climat et des prix, que j'espère, plus cléments.
La veille de mon départ, je rencontre un couple de Français, Lorène et Denis, pour qui je ressens tout de suite une grande affinité. Des gens que j'espère revoir un jour. Ils voyagent depuis six mois, en bus, de Mexico à Santiago. C'est la troisième fois qu'ils voyagent plusieurs mois en Amérique latine, qu'ils connaissent très bien. Ils me donnent plein d'infos et l'envie de suivre le même chemin qu'eux, en sens inverse. A suivre...
Un chien rêve à Santiago
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