Depuis la Péninsule de Valdès, Pascal, Jérôme et moi mettons encore 30 heures de bus (!) pour atteindre Ushuaïa, la ville la plus australe du globe ! En franchissant le fameux Détroit de Magellans sur une barge, nous entrons dans la mythique région de la Terre de Feu. Ici, l'hostilité est un ravissement. Jusqu'au début du XXème siècle, des Indiens vivaient encore ici, certains totalement nus. Comment est-ce possible ? Cette incroyable adaptation est un hymne à la vie. Cela ouvre le champs de tous les possibles. Mais, par cupidité, l'homme occidental a exterminé ce peuple fier, anilhant des milliers d'années d'Histoire et faisant peu de cas de l'extraodinaire culture qui a permis à l'humanité de se maintenir en pareil endroit.
Après avoir franchi par deux fois la frontière avec le Chili, nous arrivons enfin à Ushuaïa. On m'en avait dit tant de mal, je m'attendais tellement au pire que j'ai été agréablement surpris. Certes, Ushuaïa n'est plus le petit village qui a vu le jour au siècle dernier, mais une vraie petite ville. Cependant, les constructions ne sont pas monstrueuses et le cadre, un écrin de montagnes, est très beau. En fait, le bourg ressemble un peu à une station francaise de sport d'hivers, avec ses boutiques de vêtements de marque et d'accessoirs de randonnée, ses bars branchés et ses restaurants à touristes. Le tout en fait un lieu particulier de villégiature, sommes toutes, pas déségréable du tout, dans ce bout perdu du monde.
Nous passons deux jours et trois nuits sur place. A cette saison la température n'est encore trop basse, dans l'après-midi, une quinzaine de degrés environ. Le premier jour, nous découvrons le Canal de Beagle par les flots, Pascal et moi poussant l'exploration jusqu'au bain de mer dans les eaux glacées de l'Antartique ! Cela nous vaudra un cadeau de la part de notre charmante petite guide : un drapeau argentin, de quoi atiser ma fibre chauvine vis à vis de ma seconde patrie, que je découvre depuis un mois seulement. Nous rendons visite aux seuls habitants capables de vivre sur en ces lieux inhospitalités : lions de mer, manchots et cormorans.
Le second jour, nous partons randonner dans le Parc de La-Terra-del-Fuego. Le lieu est empli d'une sérénité solonelle et magestueuse. Nous marchons jusqu'à rejoindre l'extrémité de la route nationale N 3, à 3079 Kms de Buenos-Aires. Impossible d'aller plus au sud du globe par voie terrestre. Au delà, il faut prendre un bateau. En face, je m'imagine pouvoir atteindre d'un saut de puce le dernier continent sauvage : l'Antartique. Ici, comme l'indique un panneau, c'est bien "El fino del Mundo".
Il me semble alors que j'achève la première grande étape de mon voyage qui m'a mené de La-Pointe-du-Raz à Ushuaïa. Pour rester dans la rime, je me plais à me fixer comme prochain jalon à mon parcours : Bora-Bora, au beau milieu du Pacifique. Après l'extrémité sud du monde, pourquoi pas me rendre à l'endroit des océans le plus éloigner de tous les continents ?
Voilà pour nos jours, quant à nos nuits, elles ne sont pas moins remplies ! Tous les globe-trotteurs de la planète, qui se retrouvent ici, souhaitent célébrer l'événement. Il ne faut pas nous pousser beaucoup pour que nous nous laissions aller à quelques nuits blanches dans Le bar musical d'Ushuaïa, comme tout le monde, trop heureux de faire la fête dans un lieu aussi peu probable de la planète.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire