Description

Mais aussi avec bien d'autres moyens de transport parfois des plus surprenants... Le 1er juillet 2010, je pars de Bretagne à vélo. Arrivé au Maroc, je traverse l'océan Atlantique en voilier-stop. Je passe ensuite un an et demi en Amérique du sud. Puis d'avril 2012 à septembre 2013, je traverse l'océan Pacifique en voilier. Enfin, en mars 2014, je reprends le vélo pour rentrer en France depuis Bangkok, en suivant la route de la soie à travers la Chine et l'Asie Centrale...

vendredi 14 janvier 2011

Bahia, de Salvador à Porto Seguro


Ne t'inquiète pas Pascal, je suis toujours en vie ! Je viens d'arriver ce soir à Porto Seguro. A Bahia, il n'y a pas eu d'inondations. Stanko avait raison, j'ai juste pris quelques coups de soleil. La pluie, depuis que je suis parti, je sais pas comment j'ai fait, mais je suis toujours passé entre les gouttes ! Elle m'est tombée dessus deux jours en six mois : le deuxième jour en Bretagne et juste avant d'arriver chez mes amis dans les Cévennes ! Je touche du bois pour que ça continue ainsi. Par contre, je passe souvent après l'orage, comme en témoigne la photo ci-dessous, et, sur les pistes bahianaises, avec mon chargement, c'est sportif !



Un peu moins sauvage que l'Alagoas ou le Sergipe, le litoral bahianais est toutefois très beau. Je trouve encore de grandes plages désertes et traverse une campagne verdoyante exploitée par de multiples fazendas. Le climat est plus humide qu'au nord de Salvador et la nature est luxuriante. La route est très agréable à pratiquer en vélo. Avec un trafic modéré, peu de bus et de camions, elle ressemble à une départementale française. Elle suit une alternance régulière, tous les cinquantes kilomètres environ, de passages plats le long d'une plage, suivis de véritables montagnes russes lorsqu'elle s'enfonce dans les terres. Là, c'est toujours un peu dur pour les mollets et pour le moral ! Après Salvador, première capitale du pays, j'arrive à Porto Seguro où le Brésil a été découvert par les Portugais. Entre les deux, c'est la Costa do Cacau dont la ville principale est Ilhéus, où naquit Jorge Amado. Dans cette partie de Bahia, je suis vraiment au coeur des origines du territoire brésilien. Arrivé à Canavieiras, je n'ai pas d'autre choix que de prendre à nouveau une barque motorisée, la dixième depuis Recife, pour me rendre à Belmonte. Mais cette fois, le spectacle est merveilleux. Je fais une trentaine de kilomètres dans un véritable labyrinthe de mangrove, entre les rios Pardo et Jequitinhonha. C'est un lieu intermédiaire entre le terrestre et le marin. On sent la vie se régénerer dans cet espace, sortir de la boue putride, comme au commencement du monde.




Le paysage bahianais est beau mais la logistique de mon voyage a des failles. Le matin de mon départ de Salvador, je m'occupe enfin de mon vélo. J'arrive finalement à réparer ma première roue et décide de partir avec, en prenant la seconde, achetée d'occasion, sur mon porte-baggages. Au bout de deux jours, la roue se bloque à nouveau. Je me décide donc à la remplacer par celle que j'ai acheté d'occasion même si elle ne roule pas bien. Elle est toute rouillée et c'est pas du roulement à bille Shimano. De plus, elle a moins de pignons et je me retrouve avec trois vitesses en moins. Mon beau vélo de randonneur est devenu un vieux char à boeufs et c'est très pénible dans les montées. J'ai maintenant trois roues mais je vais moins vite !



De plus, je suis pris dans les affres de l'administration brésilienne. Depuis que je suis arrivé au Brésil, j'ai des problèmes pour retirer de l'argent liquide, avec ma carte bleue, aux distributeurs automatiques de billets. Je charge ma mère de voir quel est le problème auprès de ma banque et, suite à une erreur, ma carte est tout simplement annulée. De son côté ma soeur doit m'envoyer un mandat bancaire mais il y a également une erreur et le transfert s'avère impossible. Evidemment tout ceci se passe vendredi dernier, les banques sont fermées le week-end et, pour ma part, je n'ai plus un seul Real en poche ! Je me retrouve ainsi, pendant 48 heures, à devoir aller mendier quelques mangues et bananes dans les jardins privés. C'est facile, presque toutes les maisons ont au moins un manguier, quelques bananiers et papayers. Mais à part ce genre de matières premières, le coût de la vie est très cher au Brésil. Les prix sont à peu près deux fois inférieurs à ceux de la France, mais quand on a un budget de baroudeur comme le mien, c'est tout simplement hors de prix ! Pour fuir l'onéreuse société brésilienne, je décide d'aller me réfugier sur une plage déserte, le temps d'obtenir mon mandat le lundi suivant. J'emprunte des pistes sauvages et je trouve un endroit où m'installer dans une cocoteraie. Les cocotiers ne sont pas trop hauts et, là au moins, je peux boire du jus de coco à volonté ! C'est un peu dur d'avancer rapidement dans ces conditions. Mais, cela dit, c'est une bonne expérience de la nécessité.



3 commentaires:

  1. Yo man, cool news, life goes on !!! Ca roule ;-)
    Ouaiiiiiiiiis je pense que c'était en pente douce jusqu'à Rio. Pas si easy donc ;-)

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  2. La roue arrière d'occasion doit freiner la roue libre de l'évasion...

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  3. Quelle aventure! Tu bois des coconuts comme en Haïti, c'est de la vitamine minéralisante à défaut!.., avec du talent pour les ouvrir...

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