Description

Mais aussi avec bien d'autres moyens de transport parfois des plus surprenants... Le 1er juillet 2010, je pars de Bretagne à vélo. Arrivé au Maroc, je traverse l'océan Atlantique en voilier-stop. Je passe ensuite un an et demi en Amérique du sud. Puis d'avril 2012 à septembre 2013, je traverse l'océan Pacifique en voilier. Enfin, en mars 2014, je reprends le vélo pour rentrer en France depuis Bangkok, en suivant la route de la soie à travers la Chine et l'Asie Centrale...

mercredi 19 octobre 2011

En route vers la selva



Suite à mon expérience avec le cactus San Pedro, c'est comme une révélation. Je comprends que la plupart des gens ont tellement peur de mourir qu'ils en oublient de vivre. Je me réveille en réalisant que les seules choses qui compte dans la vie, ce sont : la nature, la création et le partage. Le reste : vains artifices de l' Homme pour fuir l'idée de sa propre disparition.



Cascade de Gocta, troisième la plus haute du monde



Après trois semaines passées dans les environs de la Cordillera Blanca, je décide de reprendre la direction de la Colombie, en empruntant la route qui passe par la forêt amazonienne. Mais il n'y a pas de bus entre Huaraz et Cajamarca. Je suis obligé de faire un détour par Trujillo, sur la côte de l'Océan Pacifique. C'est également le chemin de Lena et Tomas, qui projètent, quant à eux, d'aller en Equateur. Nous reprenons donc le bus ensemble, au travers de l'impressionant Cañon del Pato. La piste, en très mauvais état, semble suspendue à la falaise qui surplombe le rio Santa et notre véhicule plane parfois au dessus du vide. C'est très beau, mais il faut avoir le coeur bien accroché.







Dans le bus, je fais la connaissance de Sophie, une bretonne de 51 ans, qui se qualifie elle-même de hippie. Elle est partie depuis quatre mois et souhaite faire le tour du monde. Lena, Tomas et moi la suivons jusqu'à Huanchaco, une petite station balnéaire, près de Trujillo. Voilà trois mois que je ne suis pas redescendu en dessous de l'altitude des 2000 mètres et quatre que je n'ai pas vu la mer. Ça fait tout drôle. Je m'attends à trouver enfin un peu de chaleur tropicale, mais cette côte est encore sous l'influence du courant froid de Humboldt. Alors, malgré la présence des surfeurs, c'est pas vraiment Hawaï ! Il fait tout de même doux et l'étape n'est pas désagréable. On dirait les plages du nord de la France, à l'automne. Nous sommes hors de toutes saisons touristiques et le bourg est désert.



A l'auberge où nous logeons, nous rencontrons cependant quelques étrangers, forcément voyageurs au long cours. Il y a deux jeunes Suissesses, soeurs, Julie et Fany et un couple serbo-français, Yasmina et Didier. Le lendemain, nous partons tous ensemble visiter le site de Huacas de Sol y de la Luna. Nous formons à nous seul un vrai petit tour organisé ! C'est amusant de voir comme les voyageurs solitaires ont parfois un besoin instinctif de s'agraiger. Mais ce jour là, le principe est bon car notre petite troupe hétéroclite est très sympa. Nous voyons deux pyramides en adobe, construites entre le IIème et le VIIIème siècle de notre ère et découvrons un petit peu l'histoire de la civilisation des Moches (prononcé : motché). Le gardien du temple est un chien " péruvien pure race ", sans doute la plus hideuse création au monde, en tous cas on ne peut plus " Moche " !



Le jour suivant, nous flânons sur la plage. Ce sont les derniers moments que je passe avec Lena et Tomas. Après trois mois de voyage en commun, nous voulons prendre le temps de nous dire au-revoir. En les rencontrant, je n'aurais jamais imaginer que j'allais passer autant de temps avec eux, mais le voyage réserve tant de surprises... Nous avons vécu tellement de choses ensemble, que je me rends compte aujourd'hui qu'une véritable amitié est née. C'était sans doute le temps de partage minimum pour cela. C'est chouette ! On se quitte maintenant pour quelques temps, mais on espère se retrouver, un peu plus tard, en Colombie.



Vendredi 7 octobre, je prends finallement la direction de la selva. Je quitte Trujillo avec Sophie, Yasmina et Didier. Ils prennent la même route que moi qui traverse une nouvelle fois la Cordillière des Andes de part en part. Loin du tourisme de masse, nous passons par des endroits plus ou moins déserté et voyons défiler les coutumes vestimentaires, parfois originaux, de chaque pueblos.



A Cajamarca, nous passons une journée dans les Bains de l'Inca. Ce sont les thermes où s'est soigné le dernier Inca, Ataualpa, avant de tomber dans le guet-apens tendu par Pizarro, qui le fera ensuite égorger, sur la grande place, en 1533. Dans cette ville, je fais également une soirée mémorable avec Liz, la fille du propriétaire de l'hotel. Elle profite de l'absence de ces parents pour inviter ses amis et faire la fête, plus que de raison. C'est à la fois drôle et pathétique. Le jour suivant, je passe une partie de la nuit à discuter avec Christian, un jongleur de rue argentin, sur la route depuis six ans. A chaque nouvelle rencontre, je suis toujours aussi surpris de constater comme les relations entre les humains sont plus simples et plus spontanées en Amérique du Sud qu'en Europe.



Avec mes compagnons de voyage, je reprends ensuite la direction de l'Amazonie et je mets à profit les longues heures de bus pour commencer à apprendre à faire du macramé avec Sophie. On sait jamais, ça pourra toujours servir si je dois un jour me reconvertir en artesanos. A Chachapoyas, nous visitons les ruines de Kuelap et la cascade de Gocta, haute de plus de 700 mètres ! Nous sommes encore dans les montagnes, mais elles sont moins hautes que les précédentes, et le climat commence à se réchauffer franchement. Sophie nous quitte ici, car elle prends ensuite une autre route que nous, en direction de l'Equateur.


Yasmina, Didier et moi continuons à descendre vers la plaine amazonienne et, en arrivant à Tarapoto, nous découvrons enfin la vraie chaleur équatroriale. Il fait 35 degrés ! Adieu les chaussures, je passe les tongs ; j'échange mon pantalon contre un short ! Ici, c'est vraiment la "jungle". Au programme : plantes exubérantes et fruits colorés, cascades et gros insectes... Rien que les cigalles, elles ont la taille d'un briquet ! Et chaque soir, elles ne se privent pasd de le faire savoir, en annoçant, de manìère on ne peut plus tapageuse, le coucher du soleil.



Didier est venu jusqu'à cette ville, car il a pris contact avec le Centre Takiwasi, où il souhaite prendre de l'Ayauska. Cette liane, utilisée par les chamanes, a des propriétées curatives et halucinogènes. Pour ma part, depuis que je suis en Bolivie et au Pérou, j'ai entendu beaucoup d'histoires désastreuses, arrivées à des touristes en quête de ce genre d'expériences. Je suis très circonspects sur les bienfaits de cette plante, prise hors d'un contexte chamanique traditionel correctement encadré. Je suis à Tarapoto, uniquement, car c'est sur mon chemin pour aller à Iquitos. Par curiosité, j'accompagne cependant Didier. Le Centre Takiwasi ne correspond en rien à ce à quoi je m'attendais. Ce n'est pas un lieu pour touristes en mal d'émotions, mais une institution où sont soignés des toxicomanes ! Il y a aussi des séminaires ouverts aux personnes qui souhaitent approndir leurs connaissances sur les plantes médicinales de la selva. L'organisme, qui s'appuie aussi sur la foie chrétienne, se présente comme une structure intermédiare entre le chamanisme traditionel et la médecine occidentale. C'est passionant. Comme je fais toujours confiance à mon feeling, je change d'avis. Je réalise soudain que je suis au meilleur endroit qui soit pour expériementer l'Ayauaska pour la première fois. Je décide donc de rester à Tarapoto et d'attendre, quelques jours avec mes amis, de pouvoir rencontrer le responsable du centre. Voilà comment je me retrouve embarqué dans cette nouvelle aventure...


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