Description

Mais aussi avec bien d'autres moyens de transport parfois des plus surprenants... Le 1er juillet 2010, je pars de Bretagne à vélo. Arrivé au Maroc, je traverse l'océan Atlantique en voilier-stop. Je passe ensuite un an et demi en Amérique du sud. Puis d'avril 2012 à septembre 2013, je traverse l'océan Pacifique en voilier. Enfin, en mars 2014, je reprends le vélo pour rentrer en France depuis Bangkok, en suivant la route de la soie à travers la Chine et l'Asie Centrale...

samedi 18 juin 2011

Repos à Sucre



Après ces deux dernières semaines riches en découvertes et en partages, j'ai besoin de me poser un peu. Sucre m'offre le cadre idéal. Cette ville, à l'architecture coloniale et baroque, est l'ancienne capitale du pays et sans doute une des villes les plus agréable d'Amérique du Sud. Elle est située à seulement 2800 mètres d'altitude et bénéficie d'un climat très doux. Les prix boliviens aussi sont doux. On peut trouver à se loger dans un beau petit hôtel pour 3 euros et avoir un déjeuner complet pour 1,5 euros. Après le Brésil, l'Argentine et le Chili, ça fait du bien à mon porte-monnaie !



Un jour, je retrouve Tony, le routard Néo-Zélandais sexagénaire, que j'avais rencontré à Santiago du Chili. Nous passons une journée ensemble à visiter la ville. Sucre est un incroyable mélange de tradition et de modernité. A côté du marché central, où des paysannes viennent vendre quelques avocats sur un coin de tissu usé, de jeunes collégiens profitent de leur pause déjeuner pour surfer sur internet et faire quelques war-games en lignes. Un soir, je sors dans un petit club avec un couple de Français, Radija et Ben. Il y a une soirée hip-hop, où les battles s'enchaînent sur un son un peu nineties. Le 9-3 n'a qu'à bien se tenir, la nouvelle génération boliviene arrive, Sucre-Capitale est dans la place et les filles ne sont pas en reste !


A présent que je voyage en bus, je rencontre plus de touristes que de locaux. Et ce n'est pas au mois d'aout, au Machu-Pichu, que les choses vont changer... Mais finalement, c'est intéressant d'alterner les formes de voyage et les modes de transport. Cela étend le champs de mes connaissances sur ce que signifie, aujourd'hui : " voyager ". Qui voyagent ? Comment ? Et pourquoi ? Cela enrichit ma compréhension de ce qu'apporte à l'individu cette nouvelle forme de nomadisme et me permet de mieux cerner les changements qui se produisent en moi-même. De plus, pour un temps, cette nouvelle forme que prend voyage n'est pas désagréable. C'est même plutôt convivial. Les routards suivent tous plus ou moins des chemins similaires. Nos trajectoires s'entrecroisent. On se rencontre quelques jours dans une ville, puis on se retrouve un peu plus loin sur la route. En fait, c'est une autre façon de rencontrer des étrangers. En annulant les préjugés culturels, cela permet de s'interoger sur la société mondialisée de demain, que nous souhaitons créer ensemble. Il y a beaucoup d'Européens en Amérique du Sud et j'ai souvent l'impression qu'ici, l'Europe se construit de manière concrète. Comme si, loin de nos pays respectifs, nous réalisions la grande ressemblance qui unit notre vieux continent.



Cela me donne aussi l'occasion de faire une petite analyse sociologique sur les voyageurs que je rencontre. D'abord, je suis stupéfait par le grand nombre de routards qui voyagent en Amérique du Sud et aussi par leur jeunesse. La plupart ont entre 20 et 30 ans. Aujourd'hui, pour la nouvelle génération, prendre la route semble presque être devenu un passage obligé, qui fait partie de la construction de l'individu. Il y a autant de femmes que d'hommes et, à l'exception de ceux qui sont en couple, la majorité sont des voyageurs solitaires. Souvent aussi ces solitaires se regroupent, à deux ou trois, toutes nations confondues, pour partager ensemble quelques jours de route. Une autre exception sont les Israeliens qui voyagent presque toujours en groupe. Ils viennent généralement faire un tour d'une dizaine de mois en Amérique du Sud, à la fin de leur deux années de service militaire et avant de commencer leurs études. La plupart des voyageurs que j'ai rencontré ces derniers mois, donc hors période estivale, partent longtemps, c'est à dire très souvent pour une période de 6 a 9 mois. J'ai aussi rencontré une minorité, croissante, de voyageurs plus hasardeux, qui, comme moi, voyagent sans date de retour. Ils ont généralement des modes de transport alternatifs : auto-stop, vélo, moto... Le voilier-stop reste rare car c'est apparemment de moins en moins facile. Il y a de plus en plus de candidats et j'ai rencontré pas mal de gens qui ne sont jamais arrivé à trouver un bateau. Rétrospectivement, je me rends compte que j'ai vraiment eu de la chance d'avoir pu traverser l'Atlantique ainsi. Enfin peut-être le point commun à tous les voyageurs, c'est l'ouverture d'esprit. Depuis que je voyage, je rencontre plutôt des personnes intéressantes et globalement des gens biens. L'homo-voyageus semble plus ouvert, plus curieux, plus sociable, plus réfléchi, plus tolérant, plus respectueux, plus humble, bref plus évolué ou simplement plus humain, que l'homo-maisonus !

1 commentaire:

  1. Il y a les voyageurs au nomadisme de groupe, influencés par leur éducation culturelle ; Il y a les individus nommades libres ou en quête de liberté qui voyagent seuls ou en couple, et partent à la rencontre d'échanges de monde,ceux-là ne seraient pas encore récupérés par un modèle culturel... Sucre donne à penser...

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