Description

Mais aussi avec bien d'autres moyens de transport parfois des plus surprenants... Le 1er juillet 2010, je pars de Bretagne à vélo. Arrivé au Maroc, je traverse l'océan Atlantique en voilier-stop. Je passe ensuite un an et demi en Amérique du sud. Puis d'avril 2012 à septembre 2013, je traverse l'océan Pacifique en voilier. Enfin, en mars 2014, je reprends le vélo pour rentrer en France depuis Bangkok, en suivant la route de la soie à travers la Chine et l'Asie Centrale...

lundi 13 juin 2011

Chez les Quechuas de Potosi




Vendredi 10 juin, je vais à Potosi. A plus de 4000 mètres d'altitude, c'est la ville la plus haute du monde, même avant Lhassa ! C'est encore un endroit où les nuits sont froides et la respiration difficile. Il suffit du moindre effort, comme monter un escalier, pour avoir le souffle coupé.







Potosi est une jolie ville coloniale et baroque. Elle connut son heure de gloire au XVIIème siècle, quand furent exploitées les mines d'argent de la montagne voisine. Aujourd'hui, le bien nommé Cerro-Rico continue, chaque jour, d'être creusé pour en extraire un peu d'étain et du zinc. Cette montagne est maintenant un véritable gruyère, qui procure des visites sensationnelles, au sens propre !























Je m'y rends donc le lendemain mais ce samedi est le jour de la fête annuelle des mineurs. Ils ne travaillent pas ce jour là, mais ils sacrifient des lamas à la Pachamama. Potosi est une ville quechua et les rites animistes l'emportent sur la religion catholique. Je me retrouve donc à assister à l'égorgement de deux lamas. Ensuite, les Indiens aspèrgent, du sang de leur holocauste, toutes les entrées de la mine, ainsi que toutes les personnes présentes ! Il faut avoir le coeur bien accroché... A côté, une dizaine d'autres lamas attendent passiblement leur tour et il commence à tarder, aux touristes présents, d'entrer dans la mine.





Ce rituel effectué, Pedro, notre guide, peut nous emmener au fond d'un labyrinthe de couloirs sans fin. Il fait de plus en plus chaud et l'air poussiéreux est irrespirable. Nous marchons, pliés en deux, une vingtaine de minutes sous terre, avant d'arriver à l'une des centaines de statues de diables qui protègent les mineurs. Devant le Diable-Georges, nom d'un grand mineur mort ici, on dépose des offrandes pour s'atirer ses faveurs. On apporte des feuilles de coca, des cigarettes, de l'alcool, des batons de dynamite ou mieux, si on peut, un foetus de lama, bref autant de choses qu'on trouve en vente libre dans les échoppes de la ville !








Après cette visite riche en émotions, Pedro me convie chez lui, avec quelques autres touristes, pour continuer la fètes avec ses proches : " Venez, je fais un barbecue, nous dit-il ! " Il vient d'acheter les fondations d'une maison, où il souhaite construire un hotel. En fait le barbecue n'est pas vraiment prêt car il faut encore égorger un lama sur place. Ce sera notre plat de résistance ! Puis, à nouveau, on asperge de sang les murs du chantier pour porter bonheur et chacun se trouve badigeonné d'hémoglobine. Femmes, enfants, invités, tout le monde y passe !









L'après midi se poursuit à dépecer, puis à débiter, jusqu'à l'os, le camélidé. Tout cela en buvant des litres de bière et des shots d'alcool ménager à 95 degrés, qu'on nous sert toutes les cinq minutes. Le moins qu'on puisse dire c'est que les Quechuas savent recevoir !








Passés les premiers émois, on passe un super moment. Finalement, à moins d'être végétarien, c'est moins hypocrite et plus respectueux de manger de la viande d'un animal qu'on à tué soi-même, plutôt que d'aller l'acheter, sous plastique, en provenance d'un élevage industriel.











J'échange ma polaire, estampillée de la marque Quechua avec celle de Pedro. Il est trop content. Puis on danse autour du plateau d'offrandes à la Pachamama, constitué de divers objets rituels. Pedro et sa famille font une prière. Puis on déguste enfin le lama, sous toutes ses formes !






Merci Pedro ! Quel bon moment ! Je ne pensais jamais vivre aussi rapidement une telle intégration en Bolivie !






Une autre fois, je vous parlerai du "calvaire" enduré par plusieurs générations de nones dans le couvent carmélite de cette ville (photo ci-dessus). Si je devais donner une couleur à Potosi ? ...



6 commentaires:

  1. Ils pourraient se contenter de saigner un poulet, non ? Y a pas de poulet à 4000m ?
    ;-)

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  2. c'est ce qu'ils faisaient en Grèce. Astipalea, une île en forme de papillon au sud du sud des cyclades, juste au dessus de Rhodes. Le pope faisait sa bénédiction pour sacrer les fondations de la future maison et l'entrepreneur de traveaux de l'île égorgeait et répendait le sang du cocq partout en continuant gaiement à battre des ailes ... Un monton de super buenas ondas positivas para ti ermanito, vida chida. Te leo cada vez i pienso en ti YAhoOoOoOoOoOoOoO !

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  3. wowwwww!!! quelle experience! et je suis tres d'accord avec toi par rapport a l'hypocresie de la viande...elle viens indefectiblement d'un animale vivant. en tout cas etre vegetarien ici c difficile lol. nous avons vu aussi deux egorgements de lamas a l'ile Inca Huasi, c'est assez gore. Eva & Ian

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  4. Houlala, le River Plate est descendu de division !
    Pour la première depuis sa fondation, il y a 110 ans...
    Triste jour pour tous les Argentins...
    Je te souhaite un bon stage linguistique,
    Stanko

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  5. UN AN DEJA !
    Félicitations cher ami !
    One f***ing year traveling around the world and making us dream !
    Good luck to the next one,
    S. T.

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  6. Hey !!! C MOULTO COOL MEK!!! UN GRAND BRAVO CHRISTINE !!! et UN GRAND MERCI POUR LE PARTAGE!!! moulte joie à te lire et à suivre cette belle aventure photo illustrée en plus ...la classe mondiale of universe...si senor!!!
    Te souhaite le meilleur à venir...
    Paix sur tes pas
    Tembrassons
    josépé kerouak et miette

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