Description

Mais aussi avec bien d'autres moyens de transport parfois des plus surprenants... Le 1er juillet 2010, je pars de Bretagne à vélo. Arrivé au Maroc, je traverse l'océan Atlantique en voilier-stop. Je passe ensuite un an et demi en Amérique du sud. Puis d'avril 2012 à septembre 2013, je traverse l'océan Pacifique en voilier. Enfin, en mars 2014, je reprends le vélo pour rentrer en France depuis Bangkok, en suivant la route de la soie à travers la Chine et l'Asie Centrale...

vendredi 8 octobre 2010

En route vers Guelmin, Bab Sahara



Après Tiznit, la route suit d'abord la mer jusqu'à Sidi Ifni. Elle bifurque ensuite dans les terres et traverse les derniers contreforts de l'Anti-Atlas. Ça monte grave. Mais comme toujours, il y a des gens pour m'encourager. Si je m'arrête, on vient me demander si j'ai besoin d'aide. Les yeux des enfants brillent devant un si beau vélo. Les adultes admirent mon courage.



Une fois que j'ai passé le col, le paysage et le climat changent totalement. Je passe de la région côtière, sous influence de l'Atlantique, à la région pré-saharienne, sous influence désertique. A partir du col, je m'offre une magnifique descente de plusieurs dizaines de kilomètres qui pousse mon vélo au dela de la vitesse autorisée de 40 km/heure. Un vrai bonheur ! En fond de vallée, je suis dans un autre monde, c'est le début du Sahara. Une étendue plate et aride s'étend devant moi, encerclée au loin par de petites montagnes.



Je prends ensuite la direction d'Abaynou, à 15 km de Guelmin, où j'ai encore une connaissance de mon voyage précédent, Abdu, chez qui je reste deux jours. En arrivant, je vais me jeter dans la piscine de la source naturelle d'eau chaude à 38°C du village. Ce délice guérit mes courbatures de ces derniers jours. Le soir, j'ai de longues discussions politiques avec Ali, le frère d'Abdu. Les Marocains adorent parler politique et tous ceux que j'ai rencontré détestent radicalement Sarkozy. Ali ne comprend pas pourquoi la France ferme ses frontières. Lui, il est bien au Maroc, il aime son pays et n'a pas envie de le quitter. Il a un travail et gagne correctement sa vie. Il a une soeur en France et sait que ce n'est pas facile là-bas. Il voudrait simplement aller la voir mais c'est misson impossible. Même un simple visa touristique est refusé neuf fois sur dix. Quand on l'obtient, parfois des années après l'avoir demandé, il faut que la personne chez qui on est hébergée se déplace à l'aéroport pour venir chercher son hôte et remplir d'autres papiers. Si la personne a un empêchement, c'est retour illico au Maroc. Un Marocain qui demandait un visa s'est vu répondre par le consulat de France: " Tu veux aller en France ? Tu connais le Maroc ? Tu connais Ouarzazate ? Non, va à Ouarzazate ! " On croit rêver. J'imagine un instant la tête du Français qui veut aller à New-York et à qui on dirait d'aller se faire voir au Mont-Saint-Michel !

1 commentaire:

  1. Ah ! Mon Dieu comme je reconnais la France qui déteste dans ton récit ! Et c'est aussi la France que JE déteste. J'ai pu expérimenter ces derniers mois l'accueil affreux fait aux immigrés. Je suis outrée. Vraiment, je ne me sens pas solidaire de cette France arrogante et sournoise.
    Je suis en revanche ravie de voir l'accueil que te font les marocains. Ton voyage est magnifique jusqu'à présent. Je lis, je lis !
    Baisers.

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